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lundi 11 juillet 2011

Brume de mer

Le ciel bleu, la chaleur, la mer accueillante et ... beaucoup trop de monde sur les plages, beaucoup trop de campings en bord de mer, beaucoup trop de bruit: c'est la Méditerranée des vacances estivales. Enfin, souvent, ou au moins ce que l'esprit imagine mais ne voudrait pas trouver.

Ce soir, la plage, pourtant, est presque déserte, à côté d'un joli restaurant sur la plage. La cuisine y est faite de poissons cuisinés sur place, grillés simplement, servis avec un vin rosé qui sent bon le soleil et les vacances.

Le léger vent d'Autan du jour s'est apaisé. La mer est calme sous une légère brume que la chaleur de la journée fait, ce soir, apparaître. Les lumières d'une balise, le fanal d'un bateau irisés tous deux, répondent à la clarté triomphante de la lune.

Promenade, rêverie, bain délicieux. Les Pyrénées ne sont pas loin, peut être un peu de neige encore sur le Canigou.

La mer ici n'est pas belle de ses vagues, de ses rochers, de ses bateaux, elle est belle de son calme, de sa couleur, de ses brumes, de son vent, de ses montagnes.

dimanche 10 juillet 2011

Ligue Magnus et NHL

La Ligue Magnus (LM) et la National Hockey League (NHL) sont deux championnats très différents. Les règles, le niveau de jeu et l'organisation de la saison, les transferts, le nombre de spectateurs par match sont autant de paramètres qui diffèrent d'une ligue à l'autre.

La règle du dégagement interdit est la principale règle qui change d'une ligue à l'autre : en NHL si l'avant touche le palet avant le défenseur, il n'y a pas dégagement interdit tandis qu'en France si le palet dépasse la ligne l'arbitre arrête le jeu; cela rend le jeu plus fluide outre-atlantique. Il y a beaucoup moins d'arrêts de jeu en NHL qu'en LM grâce à cette règle.

Le nombre de rencontres dans la saison régulière américaine est de 82 matchs contre 26 en Ligue Magnus, avec des play-offs à quatre tours joués au meilleur des sept matchs contre trois tours joués au meilleur des cinq matchs en France. Même si des coupes (coupe de la ligue et coupe de France) ont été lancées pour augmenter le nombre de matchs, elles sont souvent délaissées par une grande partie des équipes. Les joueurs ont donc une meilleure condition physique et une meilleure endurance dans la Ligue Nationale de Hockey; cela donne aux équipes nationales possédant de nombreux représentants en NHL (Canada et Etats-Unis, entre autres) un avantage considérable lors des compétitions internationales. On peut également noter qu'en LM beaucoup de joueurs doivent avoir un emploi en plus du Hockey pour pouvoir vivre financièrement, ce qui diminue leur temps d'entrainement, alors que le salaire annuel moyen en NHL est de 2,100,100 USD.

Les transferts en LM suivent les mêmes règles qu'en Ligue 1 par exemple. Il n'y a pas de draft, pas de salaire maximum, tous les joueurs sont considérés comme agents libres sans restriction quelque soit leur âge ou leur parcours; en NHL il y a un draft, et les transferts sont très réglementés.

L'affluence moyenne est de 17132 spectateurs par match en NHL contre 1400 spectateurs en LM, soit 12 fois moins qu'en Amérique! De plus les matchs de NHL sont tous retransmis par une ou plusieurs chaines de télévision à la fois, tandis qu'en LM les matchs sont retransmis au mieux sur des petites chaines régionales présentant une audience très faible. On peut également dire qu'en France il y a un public d'amateurs de NHL, alors qu'en Amérique du Nord il n'y a pas de passionnés de Ligue Magnus...

On peut conclure en disant que le championnat français est en constante progression; en effet les jeunes joueurs français sont tirés vers le haut par des joueurs canadiens ayant frôlé la NHL comme les frères Malette, Marc-André Thinel, Billy Thompson, et Jonathan Bellemare, entre autres. La progression du championnat tire l'équipe de France vers le haut : stabilisation dans l'élite mondiale. Peut-être une qualification aux prochains Jeux Olympiques grâce à des leaders comme Huet, Hecquefeuille ou encore Meunier?

NH, Paris

mardi 5 juillet 2011

Le goût de la vérité n'empêche pas la prise de parti

"On veut informer vite au lieu d'informer bien. La vérité n'y gagne pas." Camus, dans Combat du 8 septembre 1944.

L'affaire Dominique Strauss-Kahn est une superbe illustration en 2011 de ce propos, tenu en une période sombre de notre histoire. Certes, le contexte est différent, mais le comportement humain est le même. A chaque temps son échelle, et l'information dérape toujours en voulant accélérer pour penser être meilleure. Il n'en est rien. Le travail de l'information devrait être celui de la réflexion et de l'analyse. Fournir des faits bruts sans qu'ils soient confrontés à f'autres, comparés, rapprochés, rassemblés n'a que peu d'intérêt. Ou, au contraire, l'intérêt de masquer le propos initial.

Dans cette affaire, qui touche une personne importante au sens de connue au niveau mondial, il y a bien évidemment plusieurs angles de lecture:
  • un angle purement juridique. Pour l'aborder correctement, il faut comprendre les différences des système judiciaires américains et français. Le système américain est accusatoire, le système français est inquisitoire. Une des différences réside dans le rôle du juge qui est actif dans le modèle inquisitoire, alors qu'il n'a seulement qu'à apprécier les éléments fournis par les parties dans le modèle accusatoire. Au cas d'espèce, dans le modèle inquisitoire, une procédure de justice chercherait à savoir ce qui s'est réellement passé dans la chambre de l'hôtel Sofitel de New-York. Dans le système accusatoire, le juge devra apprécier les preuves que lui apportent les parties, en particulier le procureur (celui qui accuse au nom de l'Etat). La décision d'un tribunal américain est prise "hors d'un doute raisonnable". Il faut donc éliminer pour le procureur tout doute potentiel sur les preuves et témoignages qu'il apporte. le rôle de la défense est de montrer, au contraire, que telle preuve ou tel témoignage est entaché d'un doute certain. Il semble, d'après les éléments qui sont communiqués ici ou mà et dans la mesure où le comportement du procureur tend à les accréditer, que les éléments de preuve ne résisteront pas à un procès pour écarter tout doute raisonnable. Il est donc fort probable que le procureur abandonne les charges qu'il ne pourra pas défendre lors d'un procès. Pourquoi cela? D'abord parce techniquement il sait que son dossier risque fort de n'être pas solide et surtout parce qu'il est un élu. Un procès aussi retentissant, de par la personnalité du prévenu, sera médiatisé. Un échec est un échec d'un candidat à une élection, un échec médiatisé, en période électorale. Le temps qui passe aujourd'hui est un temps où, probablement, le procureur cherche une voie de sortie raisonnable plus qu'un renforcement de son dossier. En parallèle, la défense a probablement tout intérêt à ne rien faire pour donner plus de poids à l'abandon des poursuites.
  • un angle moral. La morale n'a rien à faire avec le droit, mais une action judiciaire du type de celle qui est menée à New-York laisse forcément des traces. En effet, s'il y a abandon des charges et donc pas de procès, cela veut dire que personne n'a été capable de prouver que les faits très graves présentés par la plaignante se sont effectivement déroulés. Plus personne ne doute et la défense ne le conteste pas, semble-t-il, l'existence de relations sexuelles. la question reste de savoir si elles ont été consenties ou pas, avec ou sans violences, tarifées ou non, etc. Un système inquisitoire chercherait à reconstruire le film complet des événements. On ressort blanchi d'un non-lieu prononcé par un système inquisitoire. On ressort différemment d'un abandon de charges dans le système accusatoire.
  • un angle plus éloigné des faits. C'est la théorie du complot, théorie qui naît facilement du rapprochement de faits bruts non analysés. Par exemple, quand on explique que le service de sécurité du Sofitel a prévenu l'Elysée, il manque une donnée extrêmement importante: quand? En effet, si l'appel a eu lieu avant les faits, ou avant l'arrestation ou après cette dernière, les choses sont complètement différentes. Le complot peut être avéré ou, au contraire, on peut trouver un fonctionnement normal d'une entreprise internationale face à un problème concernant une personnalité politique mondiale. Bien d'autres éléments de cette affaire pourraient nourrir cet angle de vue. Des journaux se sont chargés de les exploiter.
Laisser du temps au temps pour informer, mais ne pas laisser les événements s'échapper lorsque des situations graves et dramatiques se présentent. Mélanger le temps de la police, celui de la presse et celui de la politique ont ici illustré tout ce que Camus recommandait d'éviter.

Le métier du journaliste devient considérablement difficile dès lors que la circulation de l'information s'accélère. Il doit donner une information construite et analysée le premier certes, mais doit le faire en respect de son travail d'analyse. C'est peut-être ainsi que se dessine la vérité, qui n'est pas symbole d'unicité ou de platitude. Le parti pris existe et n'est pas contradictoire, là encore, comme le précisait Camus dans le même article:  "Certes, le goût de la vérité n'empêche pas la prise de parti. Et même, si l'on a commencé de comprendre ce que nous essayons de faire dans ce journal, l'un ne s'entend pas sans l'autre. Mais, ici comme ailleurs, il y a un ton à trouver, sans quoi tout est dévalorisé."
Deux documents intéressants qui prennent un peu de recul sur les faits:
Quelques leçons de la tragédie New-Yorkaise, article du blog de Bertrand Delanoë et DSK on se calme et on se résume, article du blog de Fabienne Sintes

lundi 4 juillet 2011

The UFA Frenzy

Le premier juillet correspondait aux "UFA frenzy" (UFA signifie Unrestricted Free Agent), c'est-à-dire le jour ou commencent les tractations entre les franchises et les agents libres : les joueurs agents-libres sont les joueurs qui ont déjà effectué une longue période de contrat (en général plus de trois ans) dans une franchise et qui peuvent désormais rejoindre nimporte quelle équipe pour des périodes de contrats plus courtes. Cet événement fait suite au draft qui permet aux franchises de sélectionner de jeunes joueurs. Celui-ci avait eu lieu les 24 et 25 juin derniers.

Lors des "UFA frenzy" ont a vu recruter essentiellement des équipes mal placées au draft et en chute par rapport à leur standing habituel: par exemple Chicago (qui a mal commencé et mal fini sa saison régulière: huitième de la conférence Ouest et sorti (4 matchs à 3) après une belle prestation dès les quarts de finale de play-off par les futurs finalistes: Vancouver) et Washington (annoncé favori comme tous les ans depuis l'éclosion de son armada offensive composé entre autres de Ovechkin et Backstrom, ils ont terminés premier de la conférence Est après une bonne saison régulière mais n'ont pas concrétisé en play-off: balayés dès les demi-finales de conférence par les Lightnings de Tampa Bay 4-0).

Les Blackhawks ont donc renforcé un effectif jeune (Toews, Kane, Crawford...), par des recrues expérimentées: Andrew Brunette (37 ans), Jamal Mayers (36 ans) dans le secteur offensif et Sean O'Donnel (39 ans) au niveau défensif. A noter qu'il n'y a pas de départ majeur dans la franchise de l'Illinois mis à part celui de Thomas Kopecky, le numéro 82, qui a beaucoup apporté la saison dernière en scorant 42 points.

Les Capitals ont quant à eux remédié à leur problème de gardien (changement répété, usage de trois gardiens : Varlamov, Neuvirth et Holtby, stats sans aucune comparaison possible avec celle de Thomas ou Luongo) en recrutant un rempart capable d'être un leader dans le vestiaire comme sur le terrain: le portier des Florida Panthers, Thomas Vokoun (notre photo).

Une des surprises de cette période de transfert est le retour dans la ligue nationale de hockey de Jaromir Jagr (39 ans), l'ancien Hall Of Famer de Pittsburg ou encore des Rangers qui, pour son retour, a signé un contrat d'un an avec les Flyers de Philadelphie.

L'arrêt des échanges se situe toujours quelques jours avant le début des play-offs : pour la saison passée la deadline était le 28 février.

NH, Paris

samedi 2 juillet 2011

La transparence économique et le capitalisme financier[1]

L'économie est maintenant complètement mondialisée. Cela veut dire que la notion de marché est traitée au niveau de la planète. Ce fameux « marché » est l'un des supports historiques du capitalisme puisqu'il est censé être l'outil automatique de fixation d'un prix juste. En effet, un marché est censé s'autoréguler et c'est là sa qualité première, en tous cas celle qu'on lui prête dans une logique libérale.

La mécanique de marché fait qu'un bien qui possède un prix se trouve en face d'un marché qui est en situation de le payer ce prix là. Si le prix augmente, par décision du fournisseur de ce bien, les acheteurs vont chercher des produits de remplacement offrant le même service, mais à un tarif moindre. Ainsi, l'augmentation du prix du bien initial sera régulée par un mouvement de moindre achat qui tendra à faire baisser le prix pour le ramener à celui que le marché est prêt à payer. C'est ce que nous connaissons tous sous le terme de « loi de l'offre et de la demande ».

Ce mode de fonctionnement décrit un système stable et donc rassurant. Il installe la logique de concurrence comme une logique de régulation encore plus efficace. En effet, s'il n'y a qu'un seul fournisseur d'un bien, la régulation du prix par le marché n'a que peu d'instruments pour agir. Selon ce dogme, la concurrence est nécessaire car elle porte en elle la stabilité des prix.

Ce raisonnement a prouvé son bon fonctionnement pendant les 30 glorieuses[2] et il a donc été facile d'en déduire une règle d'or sur le caractère incontournable et porteur de vérité de la notion de marché.

Ce modèle de capitalisme d'après guerre offrait un principe d'investissement d'argent dans des structures de production dont l'objectif est la rentabilité et le partage des profits entre les propriétaires des actifs et les salariés, parmi lesquels se trouvaient les dirigeants des structures de production.

Dans ce modèle, le retour de profit aux propriétaires était relativement modeste et, le plus souvent, ne permettait que rarement de réaliser de nouveaux investissements dans d'autres secteurs. Par exemple, une famille possédant des usines dans un secteur comme le textile vivait richement jusqu'à ce que l'industrie textile se trouve modifiée dans sa géographie par l'arrivée de nouveau acteurs. Les actifs se déprécient et plus ils se déprécient, moins il est facile de les reconvertir en d'autres actifs. Ce capitalisme là souffre donc intrinsèquement d'une instabilité sur le long terme puisqu'il ne permet que deux choses : la croissance lente ou la faillite brutale.

Cette analyse a amené, à la fin des années 70, la notion de risque dans le vocabulaire capitaliste. Nous avons donc maintenant deux notions : le marché et le risque. Le premier est un acquis prouvé et immuable, le second un danger. Comment luter contre ce danger ? La réponse apportée fut la titrisation, ou le basculement du capitalisme du monde de la consommation au monde financier.

Cette idée de titrisation est finalement très simple : il s'agit de répartir le risque au lieu de le concentrer. Décidons de rassembler un ensemble d'actifs réels dont la valeur est cumulée. Créons des titres de propriété de cet ensemble global et divisons ces titres en un certain nombre. Enfin, vendons ces titres sur un marché dévolu à cela. Le prix initial sera probablement lié à la valeur des biens réels. Ensuite, l'échange de ces titres sur ce marché, se fera sur une appréciation globale de la valeur, compensant les baisses de valeurs d'une partie de l'actif par les hausses espérées d'une autre. Le risque est ainsi réparti et donc, diminué.

Les actifs réels que sont les entreprises, les usines, les matières premières se trouvent de cette façon transformés en actifs financiers au même titre que les emprunts d'états, les obligations, les actions d'entreprises, les prêts consentis par les banques (que celles-ci titrisent également).

L'ensemble de ces titres est confié au marché des titres qui doit donc être un facteur de stabilisation, comme nous le savons. Or, il n'en est plus rien. Deux phénomènes très importants apparaissent alors parmi d'autres comme conséquence de cette approche :

  • l'instabilité du marché et la création de bulles qui en découle, prennent leurs origines dans le comportement même du marché. Nous nous référons ici à des titres de propriété, pas à des biens de consommation. En d'autres termes, quand le prix d'un titre augmente, son possesseur voit sa richesse augmenter. L'effet de marché est alors souvent un effet d'entraînement qui attire d'autres opérateurs intéressés à, eux aussi, bénéficier de cette augmentation de valeur. Cette attractivité naturelle a donc pour effet simple d'accompagner la croissance d'une tendance à la hausse. A un certain moment, si une voix suffisamment forte se pose la question du retour à la vraie valeur en regardant d'une manière objective la correspondance réelle de la valeur du titre de propriété avec celle de l'actif auquel ce titre est rattaché et que, cette valeur réelle soit très inférieure à la valeur cumulée des titres, le mécanisme de vente s'enchaîne et on assiste à un effondrement de la valeur des titres. Une bulle était née et elle a explosé !
  • la volonté de maximiser les rendements des actifs est une conséquence de la titrisation. En effet, la répartition du risque impose que certaines parties d'un portefeuille doivent présenter des profits capables d'absorber les pertes d'autres parties du même portefeuille. Cette obligation devient donc la ligne de conduite de ceux qui ont en charge la gestion des actifs réels, parmi lesquels se situent les dirigeants des entreprises du portefeuille en question. Leur mission doit donc être d'assurer le profit maximum, ce qui a comme conséquence de minimiser le risque du portefeuille tout entier et donc d'en augmenter la valeur. Comment garantir que cette mission soit correctement réalisée ? la réponse est simple : en associant la rémunération des dirigeants aux profits financiers. La méthode l'est également : une partie significative de la rémunération des dirigeants est servie sous forme de titres.

Cette logique de protection contre le risque organise une course en avant dans une mécanique d'essai de dilution de ces risques à des niveaux multiples. A ce titre, l'exemple des CDS (Credit Default Swap) me semble être une cristallisation de ce que peut engendre un libéralisme non contrôlé et des modèles économiques déliés de toute réalité concrète. Ce type d'instrument financier a au moins, selon moi, la vertu de montrer une certaine forme d'absurdité en créant un risque monstrueux à partir d'une volonté de le limiter.

Le principe du CDS est assez simple. Il s'agit d'un contrat d'assurance sur quelque chose, un titre ou un crédit par exemple. Ce contrat d'assurance a une durée limitée dans le temps ; il donne naissance au paiement d'une prime et offre des garanties face à des « événements de crédit », disons des défaillances pour rester schématique. Le CDS reposant sur une assiette qui est un marché est lui-même créateur d'un marché potentiel sur les conditions de souscription de ces contrats. Le contrat lui-même est un contrat entre deux personnes : l'assureur et l'assuré. Le montant de la prime sur la conclusion d'un contrat CDS va refléter le niveau de risque du sous-jacent. Lorsque le contrat se dénoue, soit nous sommes arrivés à la fin du contrat sans incident et l'assureur a empoché les primes, soit une défaillance a eu lieu et l'assureur a payé la valeur assurée.

Par exemple, la souscription d'un CDS de 2 ans avec une prime de 10 sur un titre qui vaut 100 à la souscription, générera un profit net de 10 au bout des 2 ans sans incident et une perte d'au plus 90 si l'assureur doit honorer son engagement suite à une défaillance.
Cet instrument financier a, par exemple, été largement utilisé par AIG (American International Group) et par la banque Lehman Brothers pour assurer les risques des prêts consentis avec de faibles garanties. C'est très probablement l'une des causes principales du début de la crise de 2008 qui a été dramatique pour ces premiers établissements et pour toute la finance mondiale.
Aujourd'hui seulement, les politiques cherchent à réguler ce marché des instruments financiers en y associant des règles prudentielles qui obligent les établissement financiers à disposer d'une part de plus en plus importante de leurs engagements financiers en fonds propres afin de garantir leur capacité à honorer leurs engagements financiers.

Pire que tout cela, il y a fort à parier que les mouvements importants identifiés sur les marchés des matières premières soient tout simplement une conséquence de l'éclatement potentiel de ces bulles encore en suspens. Il pourrait s'agir d'une forme de spéculation visant encore une fois à réduire les risques en faisant cette fois reposer les titres de propriété sur des choses concrètes, d'un besoin universel et donc pour lesquelles il y aura toujours des acheteurs. En d'autres termes, le marché de la titrisation qui cherche à dissoudre le risque, s'assure sur le marché des biens de subsistance en faisant l'hypothèse que ce marché disposera en permanence d'acheteurs solvables.

[1] Les éléments économiques de ce paragraphe sont, pour partie, issus du « Manifeste des économistes atterrés »
[2] Entre 1945 et 1975 à peu près